SNCF : une mort annoncée

Un rapport sur l’avenir du transport ferroviaire a été remis jeudi au Premier ministre… Un ensemble de préconisations qui annonce une profonde restructuration de l’entreprise qui existe depuis 1937. Le rapport dit "Spinetta" de son auteur Jean-Cyrill Spinetta, un haut fonctionnaire et notamment ancien président d’Air France KLM taille dans le dur. S’il était appliqué, il verrait sûrement la disparition de la société que nous connaissons tous. Beaucoup s’en réjouissent d’ailleurs… il n’y a qu’à voir les sondages réalisés ici et là. Mais beaucoup pour ne pas dire la plupart n’ont rien compris !

Voici grosso-merdo les préconisations :
- la transformation en SA (société anonyme) : officiellement pour préparer l’arrivée de la concurrence mais surtout la fin du service public sur une volonté de Bruxelles.
- la mise en place de la concurrence : de nouveaux opérateurs vont arriver, toujours conventionnés et subventionnés par les régions, ce qui ne changera rien à l’état actuel des choses mis à part la notion de rentabilité qui fera disparaître progressivement les services ferroviaires dans pas mal d’endroits.
- la suppression de petites lignes : logique, tout opérateur privé ne voudra pas perdre de l’argent sur ces tronçons qui n’existent encore que par cette notion de service public.
- priorité à la régénération des lignes : c’est déjà ce qui se passe depuis 2013 avec les travaux entrepris un peu partout sur le réseau.
- arrêt de l’expansion du TGV : se consacrer surtout à l’entretien et à la rénovation des lignes déjà existantes.
- filialiser le fret ferroviaire : une exigence européenne en raison du déficit chronique de cette branche.
- la fin du statut de cheminot : les nouvelles embauches ne se feront plus dans le cadre statutaire et les cheminots seront transférés en tant que salariés chez les nouveaux opérateurs. Pour ceux qui ne voudront pas quitter la SNCF, ils devront accepter une nouvelle affectation sous peine d’être considérés comme démissionnaires.
- la possible reprise de la dette par l’État : mais rien n’est précisé dans le rapport sur les conditions de reprise...

Un gâchis organisé et un sacrifice annoncé au dieu "argent" !