A ma petite femme Sarah, qui a bien voulu de moi, un modeste gondolier...
A Venise, un grand seigneur
A Sarah la
marinière
Offrit, pour toucher son cœur,
Une
fortune princière ;
Mais en vain il soupira...
J'aime
mieux, lui dit la belle,
Mes filets et ma nacelle ;
Non,
vous n'aurez pas Sarah.
D'Égypte, le vice roi
En
passant dans sa tartane
Lui dit un jour : Sois à moi
!
Je te ferai ma sultane ;
Mais en vain il
soupira...
Non, dit Sarah, je préfère
Rester
simple marinière ;
Non, vous n'aurez pas Sarah.
Un
jeune prélat romain
Allant en pèlerinage,
La
trouva sur son chemin
Et la prit par le corsage ;
Mais
en vain il soupira...
Non, Monseigneur, je suis
sage,
Portez ailleurs votre hommage ;
Non, vous
n'aurez pas Sarah.
Mais un jour, un gondolier
Prit
une fleur printannière,
Puis en galant cavalier
L'offrit
à la marinière ;
Elle à son tour soupira...
Et
l'on vit au clair de lune
S'embarquer sur la lagune
Le
gondolier et Sarah.
François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) - Recueil : Les
loisirs lyriques (1866)
Super, extra , merci pour cette pause littéraire d'un charme poétique rare et hélas désuet aux plus !
RépondreSupprimerLa loi est passée et cela servira de texte pour les nouveaux arrivants !
La loi ? Quelle loi ?
SupprimerLoi 'migrants'.. .. on aura besoin des gondoliers....
RépondreSupprimerIls ont déjà leurs bateaux... bien équipés, ils sont.
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