samedi 10 mai 2014

L'abolition de l'esclavage


Depuis 2006, c'est le 10 mai que nous commémorons la "Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions".

Le décret d'abolition de l'esclavage date du 23 mai 1848, mais c'est le 10 qui a été choisi, date à laquelle la loi dite "Taubira" (10 mai 2001), reconnaît l'esclavage comme un crime contre l'humanité, et reconnaît par la même que la France a été une grande puissance esclavagiste.

La France en 1685 avait même codifié l'esclavage. Des juristes du roi Louis XIV avaient élaboré le fameux "Code Noir" jetant les bases du commerce triangulaire et de la traite des êtres humains.

Il faut savoir que malgré l'abolition de l'esclavage en 1848, celui-ci a très longtemps perduré pour des raisons économiques, sociales et politiques. Le plus abject, c'est que la France a même versé une réparation financière aux propriétaires d'esclaves (avec l'abolition), alors que les victimes en ont été privées.

Malgré l'existence de cette loi, la reconnaissance des crimes commis par la France va être très longue, occultée par la plupart des politiques de droite comme de gauche, notamment sur l'épineux sujet de la réparation matérielle.

2 commentaires:

  1. Bonjour Christian,

    Et l'esclavage existe toujours. Sous une forme différente et cachée certes. Comment appelez le fait que des familles aisées amènent en France une personne d'un autre pays, lui refusent ses papiers, ne versent aucun salaire, en font des êtres malléables et corvéables à merci et les nourrissent un minimum tout en les maltraitant. Tous les ans, sont découverts des cas de ce genre dans notre beau pays et dans les autres aussi. Pour moi c'est de l'esclavage et les gens faisant subir de tels traitements à d'autres devraient passer aux pénales.

    Ceci dit dans ma Hte Saône, il y a un petit village : Champagney qui dès 1788 va demander l'abolition de l'esclavage.

    "Les champagnerots, qui connaissent la souffrance du travail ardu dans un climat si rude, sont sensibles au récit de l’officier, ils vont alors rédiger sur la place du village, leur cahier de doléances, toutes liées à la dure réalité de leurs propres vies et y ajouter un article 29 dans lequel ils demandent l’abolition de l’esclavage.



    « Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies, sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs semblables, unis encore à eux par le double lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont des bêtes de somme...."

    Extrait de l'article 29 du Cahier de doléances conservé aux archives départementales de la Haute-Saône (Document B4213)
    L’article 29 du cahier de Champagney marquera une position claire, nette et pleinement humaniste en faveur de l’abolition de l’esclavage..

    Resté l’apanage des intellectuels jusque dans les années 1830, la dénonciation des 78 anonymes de Champagney fût la première étincelle d’un mouvement populaire dans la société française. " (extrait de l'article de mon blog sur le sujet)

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    1. Bonjour Lapeste. Merci de ce complément qui démontre que certains, bien avant 1848, avait à cœur de ne plus voir des personnes asservies par d'autres.
      Bien évidemment, il ne faut pas se voiler la face, l'esclavage existe encore de nos jours, sous sa forme originelle, mais aussi sous d'autres formes telles que l'exploitation (asservissement ?) dans le travail.
      Espérons qu'un jour l'homme prenne conscience de l’aberration de cette situation... mais là encore une fois, c'est pas gagné.

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