Allons, ange déchu, ferme ton aile rose ;
Ôte ta robe
blanche et tes beaux rayons d'or ;
Il faut, du haut des cieux où
tendait ton essor,
Filer comme une étoile, et tomber dans la
prose.
Il faut que sur le sol ton pied d'oiseau se
pose.
Marche au lieu de voler : il n'est pas temps encor
;
Renferme dans ton coeur l'harmonieux trésor ;
Que ta
harpe un moment se détende et repose.
Ô pauvre enfant du
ciel, tu chanterais en vain
Ils ne comprendraient pas ton
langage divin ;
À tes plus doux accords leur oreille est fermée
!
Mais, avant de partir, mon bel ange à l'oeil bleu,
Va
trouver de ma part ma pâle bien-aimée,
Et pose sur son front
un long baiser d'adieu !
Théophile Gautier (1811-1872) - Recueil : Espana (1845)
Certes, vos clin d'œil sont magnifiques ! Théophile nous amène dans l'ancien Égypte avec le Pied de la Momie ! Un rêve fantastique après une soirée champagne bien arrosée.
RépondreSupprimerBravo.
Très belle histoire effectivement...
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